Anna de Noailles (1876 – 1933),


Anna de Noailles (1876-1933)
Uma mulher extraordinária!
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Francesa de origem greco-romana, nascida com o nome pomposo de Princesa Anna Elisabeth Bibesco-Bassaraba de Brancovan. Autora de três novelas, uma autobiografia e algumas coletâneas de poesias, a Marquesa de Noailles, como também era conhecida, viveu intensamente no meio da art-nuveau parisiense. Suas relações com a elite artística da época incluiam Marcel Proust, Francis Jammes, André Gide, Paul Valéry, Pierre Loti e Max Jacob. Era tão popular que sua imagem foi esculpida por Augusto Rodin e foi retratada por vários pintores. A reprodução ao lado é do quadro de Philip de László). Sua obra se situa entre o romântico e o moderno, é lúdica, sensual, por vezes erótica, e quase sempre marcada por um tom trágico.
Uma artista hoje bastante esquecida.
Foi lendo Mário Quintana (*) que tomei conhecimento de Anna. O autor ressalta um verso que me intriga desde então: Car rien qu'en vivant tu t'en vas. Segundo Quintana, "o mais belo e pungente verso da língua francesa", como alguns tradutores já devem ter experimentado, ele resiste – na sua pureza irredutível – a qualquer forma de violação. A melhor tradução que recebi de amigos foi a de Beatrice Labonne“mesmo vivendo, tu estás indo embora”. Contudo, a sonoridade, a cadência e a brevidade das palavras curtas da frase em Francês são impossíveis de serem expressas em português.

Como eu só encontrei Anna ontem, talvez algum leitor a encontre aquí amanhã e tome a empreitada de traduzir o poema inteiro (in Les Vivants et les morts (1913) (**).

                                           Tu vis, je bois l'azur...

Tu vis, je bois l'azur qu'épanche ton visage,
Ton rire me nourrit comme d'un blé plus fin,
Je ne sais pas le jour, où, moins sûr et moins sage,
Tu me feras mourir de faim.

Solitaire, nomade et toujours étonnée,
Je n'ai pas d'avenir et je n'ai pas de toit,
J'ai peur de la maison, de l'heure et de l'année
Où je devrai souffrir de toi.

Même quand je te vois dans l'air qui m'environne,
Quand tu sembles meilleur que mon coeur ne rêva,
Quelque chose de toi sans cesse m'abandonne,
Car rien qu'en vivant tu t'en vas.

Tu t'en vas, et je suis comme ces chiens farouches
Qui, le front sur le sable où luit un soleil blanc,
Cherchent à retenir dans leur errante bouche
L'ombre d'un papillon volant.

Tu t'en vas, cher navire, et la mer qui te berce
Te vante de lointains et plus brûlants transports.
Pourtant, la cargaison du monde se déverse
Dans mon vaste et tranquille port.

Ne bouge plus, ton souffle impatient, tes gestes
Ressemblent à la source écartant les roseaux.
Tout est aride et nu hors de mon âme, reste
Dans l'ouragan de mon repos !
[...] Toi si gai, si content, si rapide et si brave,
Qui règnes sur l'espoir ainsi qu'un conquérant,
Tu rejoindras aussi ce grand peuple d'esclaves
Qui gît, muet et tolérant.

Je le vois comme un point délicat et solide
Par delà les instants, les horizons, les eaux,
Isolé, fascinant comme les Pyramides,
Ton étroit et fixe tombeau;
Et je regarde avec une affreuse tristesse,
Au bout d'un avenir que je ne verrai pas,
Ce mur qui te résiste et ce lieu où tu cesses,
Ce lit où s'arrêtent tes pas !

[...] J'ai vu sous le soleil d'un antique rivage
Qui subit la chaleur comme un céleste affront,
Des squelettes légers au fond des sarcophages,
Et j'ai touché leurs faibles fronts
Et je savais que moi, qui contemplais ces restes,
J'étais déjà ce mort, mais encor palpitant,
Car de ces ossements à mon corps tendre et preste
Il faut le cours d'un peu de temps...

Je l'accepte pour moi ce sort si noir, si rude,
Je veux être ces yeux que l'infini creusait;
Mais, palmier de ma joie et de ma solitude,
Vous avec qui je me taisais,

Vous à qui j'ai donné, sans même vous le dire,
Comme un prince remet son épée au vainqueur,
La grâce de régner sur le mystique empire
Où, comme un Nil, s'épand mon coeur,

Vous en qui, flot mouvant, j'ai brisé tout ensemble,
Mes rêves, mes défauts, ma peine et ma gaîté,
Comme un palais debout qui se défait et tremble
Au miroir d'un lac agité,

[...] N'est-il pas suffisant que déjà moi je parte,
Que j'aille me mêler aux fantômes hagards,
Moi qui, plus qu'Andromaque et qu'Hélène de Sparte,
Ai vu guerroyer des regards ?

Mon enfant, je me hais, je méprise mon âme,
Ce détestable orgueil qu'ont les filles des rois,
Puisque je ne peux pas être un rempart de flamme
Entre la triste mort et toi !

Mais puisque tout survit, que rien de nous ne passe,
Je songe, sous les cieux où la nuit va venir,
A cette éternité du temps et de l'espace
Dont tu ne pourras pas sortir.

O beauté des printemps, alacrité des neiges,
Rassurantes parois du vase immense et clos
Où, comme de joyeux et fidèles arpèges,
Tout monte et chante sans repos.
***
(*) A Vaca e o Hipogrifo, Editora Globo S.A., 3a Edição,  2006
***
(**) les vivants et les morts - publicado recentemente (2008) por IN LIBRO VERITAS (comprar em http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre18126.html)

Pode-se  ler e copiar o texto integral através do "Project Gutenberg EBook  http://archive.org/stream/lesvivantsetlesm22054gut/pg22054.txt
ou através da Wikisource, em http://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Noailles_-_Les_Vivants_et_les_Morts,_1913.djvu

Ver o site de Anna em http://www.annadenoailles.org/bibliographie/poesie/vivants-et-morts/

2 comentários:

Anônimo disse...

Olá! Onde você encontrou esse poema de Anna? Poderia me passar a referência? Obrigada! meu email é - fernandalmf@hotmail.com

Att.
Fernanda

Luis Alfredo Moutinho da Costa disse...

Cara Fernanda

Sobre "Entre les vivants et les morts", de Anna de Noialles, existem várias referências do texto integral. Uma delas é

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Vivants_et_les_Morts

Sds